La cessation de l’existence biologique d’un être entraine un ensemble de réactions physiologiques. L’arrêt de l’oxygénation des cellules, l’amoncellement des fluides, la présence d’un digestat et de déchets organiques, combinés aux conditions atmosphériques, contribuent à l’accélération de la dégradation du cadavre. Il s’en suit un gonflement du corps et le dégagement d’odeurs incommodantes. Il n’est pas toujours évident pour les membres de la famille du défunt de procéder à l’inhumation ou à la crémation dans les heures qui suivent le décès. Ils ont donc recours à la thanatopraxie pour retarder la dégradation naturelle du corps.
Description du métier
Le thanatopracteur est une personne qui fournit des soins de conservation au corps du défunt. Ses soins sont encore appelés soins d’hygiène et de présentation. Ils permettent de retarder la décomposition du corps et d’effacer les stigmates de la mort afin de rendre le corps le plus présentable possible avant la mise en bière. La fonction de thanatopracteur nécessite une ample connaissance de l’anatomie humaine ; elle est validée par l’obtention d’une licence dans les établissements agréés.
Les soins fournis par le thanatopracteur
Le travail du thanatopracteur s’étend sur deux volets : l’embaumement moderne et la toilette mortuaire.
L’embaumement moderne diffère de celui traditionnel par sa méthode et par l’ensemble des produits utilisés. Dans un premier temps, le thanatopracteur positionne le corps sur la table mortuaire en surélevant sa tête. Ensuite il vérifie l’absence de signe vitaux et l’identité du corps. Il le débarrasse de ses vêtements, des matériaux hospitaliers ou sanitaires invasifs et autres accessoires ; il lave le corps avec du savon et autres désinfectants pour éviter la propagation des microbes et bouge les membres pour que le corps ne soit pas rigide. Dans un deuxième temps il retire les gaz et fluides du corps en procédant à une ponction. Enfin, il injecte des conservateurs (formol) et des antibactériens dans le corps.
Après l’embaumement, le thanatopracteur procède à la toilette mortuaire. Il lave et sèche le corps. Il lui ferme les paupières et les mâchoires. Il procède à une toilette réglementaire. Si le corps a subi des dommages, le praticien remodèle la partie endommagée avec de la cire, du coton ou de la matière plastique. Il habille et maquille le corps de sorte qu’il donne l’impression que le défunt se repose le plus naturellement possible.
Les risques du métier
Divers risques sont liés à la pratique de la thanatopraxie. Il y a des risques chimiques (liés à la toxicité des produits d’embaumement), biologiques (liées aux potentielles maladies du défunt) et psychologiques (dus au contact constant avec la mort et la douleur).
Les obligations du thanatopracteur
Pour l’exercice de son métier, le thanatopracteur est tenu d’avoir :
- une licence de travail ;
- l’accord du médecin apposé sur le certificat de décès ;
- l’autorisation du défunt ou des membres de la famille ou du chargé des obsèques ;
- l’autorisation de la mairie.
Il doit par ailleurs établir avec les membres de la famille, un document officiel dans lequel il donne les détails des procédures à utiliser. Son travail doit être fait en présence d’un représentant des forces de l’ordre. Un rapport d’activités suivi d’un échantillon du produit injecté sont envoyés à la mairie à la fin.
Le métier de thanatopracteur contribue à l’atténuation de la peine de proches. Pour ce faire, il doit être doté d’une grande capacité de coping, doit connaître les lois en vigueur et faire preuve de tact et de discrétion.